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P. Sz. Freak-Club
CAMERA SILENS 
(sur cette page : festival 1983, Poitiers 1984, compil' 1992 & rééditions 2004)
+ itw dans "On Est Pas Des Sauvages" spécial Bordeaux... sur le web
 

Sur l'album "De bon matin en robe du soir..." "Le dernier des tailleurs de pierre" rend hommage à GrandClaude, figure 
du contingent d'alors. Son portrait signé pSz, à travers la saga Camera Silens, parut dans le livre "Bordeaux rock(s) 1954-2004", au Castor Astral.
A gauche ci-desous, le chanteur d'origine, rebaptisé perso Gilles B. Angel lors de sa réapparition 2016.


 
 
 

signé pSz, "Sud-Ouest" 1984

 
 


      signé pSz, "Sud-Ouest" 1983















C'était l'aube des années 80, une autre époque pour la musique, autrement
plus engagée. Et être punk signifiait encore beaucoup. En tout cas, pour des
groupes comme Camera Silens, trop jeunes pour avoir vécu l'explosion No
Future. Pour le public qu'il ralliait aussi, c'était l'occasion de s'approprier les
codes et coutumes d'un mouvement qui, malgré récupérations et trahisons,
n'a jamais cessé de se réinventer. Ce public pogotait partout, faisant pareillement sien l'espace du concert, et souvent de ses alentours. Sans oublier lors des festivals, de cracher sur les rock'n rollers en chemises à pois et
belles guitares sixties. Oui... cela se faisait encore.

L'aventure électrique charriait de fait tous les clivages, et Camera
ressemblait à ses hordes de punk's not dead d'alors : 
airs menaçants, blousons cloutés, canne à la Orange
Mécanique et "Classe criminelle" à la bouche, pour les citer.
Car l'absence de futur, eux la vivaient pour de vrai, dans leurs
leçons de survie, notoirement dans les squats. Quant à l'esthétique
destroy, elle  paraissait évidemment la seule en laquelle se reconnaître. 
Un contingent entier se retrouvait à chaque date de Camera ou de La Souris, 
les suivait partout, sur les routes et les bas-côtés. Ces
allumés en rupture, fièrement archétypaux et extrémistes, étaient tellement
purs !

Peu ou prou, chacun reprenait à son compte la maxime des Pistols, "on ne
sait ce qu'on veux, mais on sait comment l'obtenir". La musique de
Camera se devait de ressembler à une quête passionnée, qui emporte
tout. Ce qu'un titre populaire comme "Pour la gloire !", avec ses choeurs
archi-virils, restitue sans ambiguité.

DISPARUS-Depuis, certains Camera ont continué avec de nouvelles
formations, ou dans la sonorisation comme Benoit. Plusieurs ont disparu, tant parmi
l'entourage que chez les musiciens. Et notoirement Gilles, le premier
chanteur, recherché un temps par Interpol, et dont personne n'a su ce qu'il
était devenu... avant sa réapparition 2016. Tandis que le nom du groupe, et certains 
de ses véritables hymnes, urbains, au ras du vécu et d'un ressenti viscéral, sont devenus 
mythiques.
Régulièrement repris, comme des classiques, ils se
voient revisités et même internationalement.
Sans parler des tee-shirts de ralliement...

De nombreuses web pages leur rendent bien sûr hommage(*).
Et après un "best of" durant les années 90,
ils bénéficient de la réédition CD de leurs deux volumes,
agrémentés d'inédits. Une disco qui avait bénéficié de morceaux sur
des compilations emblématiques... "Les Héros Du Peuple Sont
Immortels".

SINCERITE-Car si l'histoire a pareillement tranché en faveur de leur
sincérité, c'est que leurs titres ne manquaient ni de conviction individuelle,
ni de foi collective. A la réécoute, vingt ans plus tard, on croirait
retrouver les joyeuses bousculades qui ponctuaient chacune de leurs
appartitions.
Le propos reste ultra-simple, "C'est comme ça", tandis que la musique tend
vers une efficacité décoiffante, point final. Mais elle porte un tel goût de
liberté, son urgence et le vibrant appel à la solidarité générationnelle...
Des valeurs alors seulement véhiculées par l'underground musical du pays ;
reprises ensuite par le mouvement alterno.

De juste, si tous les vauriens se retrouvaient à leur bal crépusculaire,
logiquement ça continue en 2004, pour les petits agités. Qui redécouvrent
dans la foulée de ces derniers mois, les héritiers Bérurier Noir, comme les
pionniers  Métal Urbain, reformés avec un intérêt vérifié. Sur les
photos intérieures du premier livret, les Camera, rebelles et fidèles pour
toujours, se marrent.

(*) http://camerasilens.free.fr et les disques Euthanasie (cf. catalogue rock français 77-97)
 

LES DISQUES chez Euthanasie Records
Etayé de cinq pré-maquettes, "Réalité" montre le radicalisme de 1984, avec Gilles. 
Le cuivré "Rien qu'en traînant" de 1987 marque l'ouverture, avec Benoît (+ bonus 
et une seconde version d' "Identité" avec le premier chanteur).
 
 
 
 
 
 
 
 

     
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