CRITIQUES, 
RENCONTRES 1999, 
& INTERVIEWS FIN DE SIECLE
colette_eyes.gif (908 octets)

 
"L e s    A r m é e s   d e  V e r r e  So u f f l é "
paru en 1998 chez Chant Libre-MSI 
(avec rond violet, puis noir) 

 
"... un parcours totalement atypique, qui brasse airs de cabaret, chanson expérimentale et souvenirs punks... "
"sur des vignettes pop réfractaires..."
"d'esthète au sang latin, à la lois candide et fatal"
"marrant, underground et décalé, agréablement surréaliste..."
"Psykopat"
"ce poète de la nuit, entre Nosferatu et Boris Vian affecte un ton convaincu et distingué"
"Mix"
"frère d'élection d'Alain Kan, digne héritier des originals..."
"... de ces êtres diablement sincères, pour qui le fond prime sur la forme, dans une démarche pour le moins radicale"
"... musicalement entre Kurt Weill et le Bashung de Play Blessures", 
"cet album si longtemps attendu, voire attendu au tournant, dédaigne la facilité et le rockcritiquement correct..." 
"sur des polkas titubantes, des instrumentations baroques, qui prennent tout le rock à rebrousse-poil..."
"avec l'insouciance malicieuse d'un Pascal Comelade...."
"et une provocation sous cape, sans concession... "
"des textes au scalpel, sur des musiques à l'acide..."
Pierre CHRISTIN
"en dehors de toute chapelle musicale, l'un des disques les plus légers, humbles, et gouleyants du moment..."
"entre Gainsbourg et Prokofief, via des expérimentations gothiques, une apologie de l'ambivalence... "
"L'Essentiel des Spectacles"
"... pour un chef d'Orchestre Vide".
Depuis, il tourne aussi:

"Une sorte de mise en danger qui n'a rien d'anodin... et une grande surprise à ceux qui se demandent ce qu'est son Orchestre Vide !" 
(à Marmande, en off du troisième festival Garorock)

"... un jeu de scène unique, mélange tragi-comique spectaculaire et théâtral. "Absolument alone", pour le citer, il n'en finit plus d'enchaîner premières parties (Pigalle, Superflu /Tue-Loup, Edgar de l'Est, La Tordue) et performances, montant à l'assaut de tous les publics, ceux qui le chouchoutent comme ceux qui le snobent, les ralliant dans un sourire..." 
Anne SERES, Longueur d'Ondes

 

 
µ Chansons (textes + extraits)

     


      Interviews & rencontres (1998-1999) 











     

    VOIX UNIQUE ET SANS INTERDIT...

Qui n'a pas vu Patrick Scarzello dans ses derniers one-man-shows ou ses performances entre amis moins récentes, n'a RIEN vu ! Rassurons-nous, il n'est pas trop tard ; car après «Les Armées de Verre Soufflé», P.Sz. et son Orchestre Vide n'en finit plus d'enchaîner concerts et premières parties (Pigalle, La Tordue, Superflu/Tue-Loup, Edgar de l'Est), trimbalant ses poésies et sa figure, toutes mi-figues mi-raisin, sa dégaine unique, chic et déguingandée, enveloppée toujours de son armure noire aux ourlets de dentelles, son autre «Blindé de velours»... Montant à l'assaut de tous les publics, ceux qui le chouchoutent comme ceux qui le snobent, Scarzello, ému quand même, les rallie dans un sourire, au coin d'une rime, au détour d'un mot et se sent enfin respirer, libre... 
Rencontre avec un artiste/agitateur qui n'aime qu'une chose, le partage.
     
    Le temps qui passe ?
    «C'est très étrange... J'assume des morceaux faits il y a dix ans et sur mon second album, il y aura des morceaux datant d'avant «Les Armées de Verre Soufflé». Ca n'est pas parce que tu avances vers davantage de libération au niveau personnel, que tu es plus affranchi des trucs sociaux et des débilités du morne monde des grandes personnes, que tu ne dois pas assumer et revendiquer ce qui a fait ton histoire, ton passé, ton vécu, tes rencontres, ta déjante, la vie hors norme, la déconnection... 
    D'une certaine manière, je dirai que c'est parce que je suis un vieux praticien du hors norme, que je goûte autant la simplicité des choses naturelles et vivantes aujourd'hui... La sincérité, les attitudes kamikazes, les rêves qu'on n'abandonne pas, ça,  tu peux le partager avec tout le monde !

    Origines ?
    «C'est le manque de moyens qui m'a poussé en tout ! Mes origines ne me destinaient pas du tout à l'écriture, ni à la musique. "Tout ce qu'on m'a dit de faire, j'ai fait tout le contraire..." dixit la chanson des Playboys »

    Au café Grand Phylloxera

    Répertoires ?
    «J'ai un répertoire de scène adaptable à toutes les situations, à une premières partie de Parabellum comme à un festival chanson. Je ne m'interdis rien, je peux passer du quasi-groove au rock, de l'électrique à l'acoustique selon le public, les envies, et c'est formidable, par rapport à un groupe qui est obligé de faire le même répertoire. C'est la souplesse de l'apparente solitude (puisque je n'ai jamais été aussi entouré que depuis que je suis seul sur scène !). Ce répertoire est une excroissance, un retour sur image de tout ce que j'ai fait.

    La scène ?
    C'est pour ça que j'ai voulu faire de la musique ! Je savais que ce serait mon «Graal de compagnie», une terre d'asile, un lieu un peu idyllique, symbolique, romantique. C'est bien simple, je ne me souviens pas avoir passé une semaine de ma vie sans concert ! La meilleure image que je peux te donner: ce mois de janvier 1999, je regardais dans "Rock & Folk" s'ils avaient annoncé ma date, comme il y a 22 ans, quel concert j'allais pouvoir voir ! Et ce parcours me paraît le plus naturel : au départ, c'était un rêve, puis c'est devenu un jeu grâce aux chroniques et tout le reste ; aujourd'hui c'est la réalité ! 

    En même temps, c'est très paradoxal puisque ça paraît reposer sur certains manques, certaines absences. Mais c'est cool de se sentir à sa place. De plus, j'ai l'impression qu'ouverture, c'est mon karma : je suis "le chanteur de première partie"... A l'image des anti-carrières que j'ai pu mener jusque-là . 
    Si je n'avais pu n'y écrire, ni chanter ? J'aurais fait... heu... gratteur de tête ! C'aurait été le néant !»

    Meilleur souvenir récent ?
    «La première partie de Tue-Loup à la Pêche de Montreuil ! Les gens venaient pour quelque chose qu'ils ont eu : un truc mélanco, du folk rock éthéré que tout le monde écoute scrupuleusement. C'était motivant d'être l'anomalie de la soirée pour quelqu'un qui paraît aussi spleenétique... Les vieilles lunes et les soleils noirs, je connais , ils n'interdisent pas la lumière ! C'était cool de voir les gens sourire, te demander un rappel alors que mon set se termine par une chute, il n'y a pas de rappel  En plus, j'étais inconnu au bataillon et les techniciens d'abord rétifs, sont venus comme souvent, me féliciter à la fin...
    Là, je me suis dit: «-Bon, soyons une gloriette extra locale!» 


    Anne Sérès, "Longueur d'Onde"

     
     





















    CHEF D'ORCHESTRE VIDE

    Le Cymbaliste au Krakatoa (photo Xavier Cantat) 
     

     Après avoir traîné ses guêtres et écorché sa voix dans différentes formations bordelaises, Patrick Scarzello, s'offre une escapade solitaire ponctuée par un album et une tournée.

     Recluse au fond d'un minuscule troquet, la silhouette sombre de l'artiste attire irrémédiablement l'oeil. En ces temps où les maisons de disques et les médias recréent une artificielle mais lucrative étiquette «glam rock», Patrick Scarzello colle à la mode. Mais sans le vouloir. Une chemise jaune dont les revers forment une corolle autour d'une veste de velours noir. Un foulard moiré et des lunettes sombres, dans une après-midi sans soleil, complètent la panoplie et ajoutent à l'apparente singularité du personnage. Puis, d'un coup, les lunettes tombent, un visage sans âge apparaît. Ni maquillage, nibalafres. L'angoisse de se retrouver nez à nez avec Ziggy Stardust ou la Tulipe Noire s'estompe... 

     La conversation s'engage. Et rapidement tourne autour de l'actualité récente : la sortie, en octobre 1998 dernier, des «Armées de verre soufflé», son premier opus solo. Un album dont la sortie s'est fait quelque peu attendre. «C'est vrai que ce disque a une longue histoire. Il s'est passé quatre ans entre le moment où j'ai décidé de réunir une première série de chansons et la sortie du CD.  C'est une étape qui est franchie, je peux vivre en vrai dans la musique, même si ça reste à un petit niveau.» 

     Or, la suite logique de la sortie d'un album, c'est généralement un petit tour de piste sur scène. Patrick Scarzello ne déroge pas à la règle et s'offre dix escapades live à travers la France (dont le Bikini de Toulouse avec Edgar de l'Est, et Paris avec Superflu/Tue-Loup à "La Pêche"). Et ce, à sa grande joie. «Avec la sortie de l'album, j'avais l'opportunité de jouer hors de la région, devant un public qui ne me connaît pas. Et puis, c'est pour cela que je fais de la musique, pour pouvoir me vautrer dans cet espace de liberté qu'est la scène, et être avec les gens. Ca n'ira pas forcément jusqu'à
"Nulle Part Ailleurs", mais je vois plutôt ça en termes de rencontres nouvelles.» 

     Et la casquette de chroniqueur me direz-vous ? « C'est une certaine activité sociale, mais la musique, une fenêtre ouverte sur les autres. Avec cette série de concerts, je m'aperçois une fois de plus combien la musique demande de sacrifices, de temps et d'engagement. Ca me fascine, mais ça montre comment ça se passe. Parfois, tu ne trouves pas vraiment de valeur spécifique à un groupe, mais je peux mesurer leur travail. Dans ce sens, j'ai tendance à penser que la musique aide le chroniqueur... et guère l'inverse, comme croient certains".

     Et quand un homme de plume qui n'a pas encore cerné toutes les facettes du dandy «réalistico- romantique» s'interroge sur la composition de «l'Orchestre vide» censé accompagner Scarzello sur scène, il récolte un éclat de rire en retour. «L'orchestre vide porte bien son nom, puisque je l'amène sur scène, où j'y suis seul. En fait, les chansons du set proviennent de plusieurs compositeurs, qui apportent différentes directions, une
diversité de couleurs, et donc leurs richesses. C'est eux, l'Orchestre Vide ! Par contre, sur scène, je ne suis plus toujours prêt à partager mon
univers avec des musiciens... En ce moment, mon viatique, c'est d'être chef d'orchestre vide. c'est exigeant, peut-être un peu kamikaze, mais j'aime me mettre en danger... évidemment, ça ne passe pas toujours !» 
     Il est comme ça, ce soldat des «Armées de verre soufflé», aussi combatif que fragile, une «explosion aimable» comme il se qualifie lui-même ! 


Julien HERPIN, "Imprimatur"

 
 



















LE VISITEUR DU SOIR

On l'a connu «Cymbaliste» auto-proclamé, puis se réclamant «Des Claques» avant de s'afficher «Contrariante». Contre toute attente, c'est finalement son nom de ville qui deviendra son plus beau nom de scène: Patrick Scarzello livre ce mois-ci son premier album «Les Armées de verre soufflé». 
 
 
 

     Dans un univers moins rock que baroque, la plume «musiques actuelles» dévoile ses démons corrosifs, son horreur de la norme et ses amours noctambules. Funambule des mots intérieurs, le dandy narquois injecte une bonne dose d'auto-ironie dans ces tableaux réalistes surlignées des cendres de la candeur éteinte. Dix chansons âpres et fragiles - entre Kurt Weill et le Bashung de «Play Blessures» - qu'il défendra sur scène avec son Orchestre vide, samedi en ouverture de Pigalle. 

     Pourquoi avoir attendu presque dix ans pour enregistrer un album? 

      Même si je pense que certains répertoires passés auraient pu mériter d'être publiés, ils n'auraient rendu compte que d'un activisme ; les
     différentes formations que j'animais n'ayant finalement eu qu'une vocation éphémère... Or cet album correspond à la fois à un présent et à un devenir, en tant qu'artiste et personne. Voilà aussi pourquoi il est signé de mon nom plutôt que d'un pseudo ou d'un nom de formation. Je suis très fier d'avoir précédemment travaillé avec le pianiste Daniel Marrouat pour Le Cymbaliste, et plein d'autres musiciens comme Olivier Adamczyk avec Des Claques ; mais même si l'on a fait des démos et autres, jamais je ne m'étais autant investi sur un enregsitrement. 

     Les chansons développent un registre expérimental, comme si les formats traditionnels du rock avaient été volontairement abordés à rebrousse-poil...

     Oui, dans le sens où les refrains sont lents alors que dans le schéma rock habituel, ce sont les passages rapides... Aujourd'hui le rock, c'est finalement plus un tatouage qu'une pertinence. Alors même si on est conscient que c'est de là que nous venons, on essaye comme certains autres, de faire des choses un peu inédites, avec toutefois cette culture qui reste nôtre. On retrouve dans «La Clope», une intention à la Ramones, simple et efficace. Mais aussi au milieu d'un univers de piano et de cordes, un côté quasi hardcore sur «Blindé de velours»... Mais ce n'est pas un fourre-tout pour autant !

     Les textes sont particulièrement soignés, avec une approche plutôt littéraire... 

     Sur «Quelle poésie !?», j'évoque le malentendu entre chanson et poésie. On se trompe souvent, en collant à certains chanteurs une étiquette littéraire... Marc Seberg, un groupe qu'entre Taxi Girl et Jad Wio mettons, il m'est arrivé d'apprécier, s'est fait descendre à cause de ça. Alors que Philippe Pascal méritait mieux... 

     L'affiche annonce « Patrick Scarzello & son Orchestre Vide», quelle sera la formation présentée ? 

     Un percusionniste plasticien m'accompagnera sur scène pour "Les Virtuels". Pierre Lachaud - qui a signé une installation à la base sous-marine, notamment - a conçu une sculpture sonore, qu'il fera vivre pendant le concert. Quant à l'Orchestre Vide, c'est une notion assez punk dans l'esprit. Et assez éloquente pour ne pas en dévoiler davantage ! 


Stéphane C. JONATHAN, "Sud-Ouest"

 
 

















DES CLINS D'OEIL AU VELVET ET AUX KINKS

Entre sa première signature dans le fanzine «On est pas des sauvages» et «Les armées de verre soufflé» (Hors TEMPO/MSI) son premier album solo, il s'est écoulé presque vingt ans. Entre temps, Patrick Scarzello, élevé aux Pistols et aux groupes français, a été disquaire, a officié dans plusieurs formations, créé une rubrique spécialisée... Entretien avec une figure de la vie musicale bordelaise. 
 
 
 

     Pourquoi avoir attendu si longtemps ? 

     D'abord je suis un tardif, en tout. Il m'a fallu l'expérience de projets en groupes ou en duo, pour me rendre compte que la voie en solo, c'était ma
     vérité du moment. 

     Cet album, est-ce de l'artisanat à l'état pur ? 

     Avec Daniel Garbisu (ex-guitariste et compositeur des Scurs) on a entassé dans ma chambre toute sorte de matériel : Atari, claviers, etc . On a aussi samplé... Malgré toutes ces bidouilles, on a voulu restituer une ambiance chaleureuse et intemporelle. Entre autres références rock, au Velvet sur "L'Opéra de Quat'Yeux", on n'a pas pu s'empêcher d'y glisser quelques guitares, façon échos des Kinks... 

     Quand le critique rock passe de l'autre côté, ne l'attend-t-on pas au tournant ? 

     C'est une façon de prouver que je ne suis pas un dilletante de la musique, absolument pas ! Mais tout cela n'est pas tombé du ciel, et je me suis déjà souvent produit sur scène, entre autres. C'est ma seconde vie depuis longtemps. 
De toute manière si tu ne franchis pas le pas on te le reproche, si tu y vas, on te le reproche aussi : alors autant y aller ! 


Jean-François VAISSIERE, "Buzz" 

 
 


 

Chroniques & commentaires :












Patrick Scarzello, Superflu, Tue-Loup. Joli triplé. A peine homogène mais rien à jeter. Ni le néo-folk décharné et déchiré des sarthois (en fait à peine ruraux) de Tue-Loup. Ni la pop délétère et faussement enjouée de Superflu. Ni la découverte du lot : Patrick Scarzello et son néo-réalisme titubant de dandy au sang latin. 
Ex-rock critique, ex-leader des obscurs mais bien nommés Des Claques, s’offrant à la tête d’un trompeur "Orchestre Vide". Le premier album solo de cet esthète à la fois fatal et candide porte un titre qui, à lui seul, motive l’attrait : Les armées de verre soufflé. Une expression générique qui aurait parfaitement servi de sous-intitulé lettré, à cette triple affiche d’un soir. La Pêche (Montreuil).

Hot guide, "NOVA Magazine"
 
 

A la Pêche. Une soirée, trois talents indé hexagonaux à la hausse: Tue-loup, quintet sarthois responsable d’un premier album de folk-rock rugueux intitulé la Bancale ; l’aride Superflu toujours dans la foulée de son austère Et puis après on verra bien; et le dandy punk bordelais Patrick Scarzello, qui soulèvera quant à lui ses Armées de verre soufflé (titre du premier album de vignettes pop réfractaires) en première partie, et en compagnie de son Orchestre Vide.

Laurence ROMANCE, "Libération"
 


















Dans la famille décalée, Patrick Scarzello, de Bordeaux, revendique haut et fort un parcours totalement atypique qui l’a conduit du punk à une chanson expérimentale qui brasse airs de cabaret (tendance Kurt Weill revu par Comelade), souvenirs rock’n’roll (au travers d’un certain état d’esprit, et l’intervention de l’ancien guitariste des Scurs) et essais poétiques d’un personnage singulier qui proclame "J’aime les mots / Oui, jusqu’aux maux de tête". 

H.M., "Rock & Folk"

 
 

Digne héritier des originals (comme l’on disait des dandys anglais) de la chanson, frère d'élection d'Alain Kan, de Patrick Eudeline ou Vauvert, Patrick Scarzello a mis des années pour livrer «Les Armées De Verre Soufflé ». Avant tout auteur, il est ici aidé par l'ancien guitariste des Scurs Daniel Garbisu, surnommé Dany Boy ! 


Jean-William THOURY, "Juke-Box Magazine"

 











Dans un univers moins rock que baroque, le chroniqueur «musiques actuelles» dévoile ses démons corrosifs, son horreur de la norme et ses amours noctambules.
Funambule des mots intérieurs, le dandy narquois injecte une bonne dose d'auto-ironie dans ces tableaux réalistes surlignées des cendres de la candeur éteinte. Dix chansons âpres et fragiles - entre Kurt Weil et le Bashung de «Play Blessures» - qu'il défendra sur scène avec son Orchestre vide, samedi en ouverture de Pigalle. 


Stéphane C. JONATHAN, "Sud-Ouest"

 
 
 

ALAN VEGA & SOAP OPERA
Un peu de poésie pour finir, avec le disque hors-normes et à apprivoiser pour sûr, de Patrick Scarzello. Des  chansons ironiques, légères ou narquoises, enregistrées en autodidacte expérimental. Quelque part entre du blues et du jazz détournés par l'orchestre-jouet de Pascal Comelade, et la classe d'un Alan Vega/Suicide, Gilles Tandy et les Kinks période "Soap Opera"
" La clope " sera un tube, « Blindé de velours » et « Quelle poésie !? » vont faire des jaloux ! 


Le Papier Cultures

 












Les artistes sans concessions inspirent en retour des sentiments identiques, tranchés, à la manière du "j’aime/j’aime pas". Tel sera le destin de ce premier album, arboré avec une fierté non dissimulée par son auteur, et pour cause : voilà un formidable étendart d’égocentrisme souriant et de paradoxe jubilatoire ! 

De petits bijoux de poésie, quelques instantanés de vie ordinaire, cernés par des bidouillages sonores ciselés comme à la maison et d’ailleurs c’est le cas. Hésitant entre une nostalgie à la fois assez intime et universelle, pour nous étreindre pareil, et une provocation sous cape surgissant jusque "Sur les hauteurs d’un gueuloir". Plus que de "hors tempo", on parlera de "chant libre": libre de se défaire de tous les carcans stylistiques, vocaux et musicaux, oscillant sans cesse sur des fils dangereusement ténus, entre dissonance et harmonie. 

De même, on cessera de se demander quand finit la poésie, où commence la parodie, il n’y aura pas de réponse. On pourra juste applaudir à cette formule lapidaire: cette ironie auto-dérissoire, cet humour esquissant un sourire, la clope-salope au bec, le verre fumé larmoyant de joie. 
So, lascarZello... De pierre ou de glace ? Ange ou démon ? 


Anne SERES, "Longueur d'Ondes"

 
 












 

Dans le Sud-Ouest, Scarzello est une sorte de légende. Ancien rock-critic, l’homme a promené sa noire silhouette dans d’innombrables groupes. Bien sûr, la comparaison avec un certain Patrick Eudeline s’impose d’elle-même, tant leurs galaxies respectives sont proches...

Déglingue, dandysme des mots et de l’esprit, Scarzello est de ces êtres que rien n’arrête. Alors, la voix frotte un peu partout, approximative, mais diablement sincère. Musicalement, telle une auberge espagnole ravagée par les flammes estivales, on trouve ici tout. Mais notre bordelais n’en a cure. Pour lui, le fond prime sur la forme, même si les non-initiés risquent d’être surpris par cette démarche pour le moins radicale. 

Les textes sont à la hauteur de l’entreprise. Dans ses histoires de coeurs et de dérives,il possède le verbe acéré de ceux qui savent de quoi ils parlent. "Faut bien dire que le vide était mon seul accoudoir", écrit-il dans "D’un graal de compagnie", et c’est précisément ce que l’on ressent à l’écoute de ce curieux album. A découvrir...

Laurent DUCASTEL, "Best"
 
 
 
 

Avec la complicité de Daniel Garbisu des Scurs, Patrick Scarzello bricole dans sa chambre ou en scène, un premier album qui ne déconcertera que les profanes. Si vous n'entendez rien aux torrides scènes d'amour entre le punk et le siècle dernier, laissez Scarzello à ses fantômes. Mais si vous voulez vous initier, vous découvrirez un des disques les plus légers, humbles, talentueux et gouleyants du moment. 

Personnel, détaché, réalisé en dehors de toute chapelle musicale...
Pour le citer : "N'est-on pas toujours la honte d'un clan constitué !?... et l'on s'en fait vite une fierté !"

Alias, "Presto"

 
 
 
 
 










... si les rythmes sont décalés et les instrumentations (signés Dany Boy, guitariste des Scurs) baroques, ne doit-on pas y entendre une volonté farouche de prendre tout le rock à rebrousse-poil?

Sur des polkas titubantes, il sort de ses manches de chemise des textes d’une impeccable justesse. Souvent chargées d’autodérision ("L’Opéra de Quat’z’yeux", "Quelle Poésie"), ses chansons dévoilent des tourments, une certaine horreur de la norme et nombre d'histoires d’amours noctambules. Selon les goûts, on trouvera ces "Armées de Verre Soufflé" irritantes ou fascinantes. L’entreprise a dans tous les cas deux qualités assez rares pour être applaudie: le courage et la sincérité. 


Stéphane JONATHAN, "Abus Dangereux"

 
 
 
 
 

FOUETTER UN CHAT...

Patrick scarzello a ENFIN commis son premier délit discographique, en se doutant qu'on l'attend au tournant. Le chroniqueur multi-musical déboule avec 10 titres autofabriqués, aussi peu easy-
listening que possible. Une manière comme une autre de ne pas prêter un flanc trop facile à une critique dont il a su en d'autres temps ne pas se priver.

Scarzello ne fait pas semblant de chanter. Il n'essaie pas de construire avec Dany Boy, le musicien, (Daniel Garbisu pour l'état civil), des chansons identitiables. A l’inverse, chacune 
des compositions des Armées de Verre Soufflé flirte du côté de certaines vignettes sonores d'un Bashung, avec l’insouciance malicieuse d'un Pascal Comelade, dans "L’ Opéra de Quat’Zyeux".

On n’imaginait pas autrement le disque de Scarzello. Un bric à brac élégant, où l'artiste s’avance en martyr, prêt à subir avecdélices quelques claques plus ou moins méritées. Et toute cette quincaillerie de faux cuivres, de simili-violons et d'imitation de batterie, lui vont bien !

José RUIZ

 
 











PERFORMER EN VERRES FUMES

Témoin appointé et acteur jamais désappointé de la vie nocturne bordelaise depuis fort longtemps, Patrick Scarzello célèbre la sortie de son premier album. Rarement solitaire aura été aussi entouré.

Ce noctambule à l'élégance gothique, semble partager avec d'autres mythes nocturnes, une propension à apparaître et disparaître subitement, et à provoquer rumeurs et chuchotis ; sa plume ne s'est jamais souciée outre mesure de faire plaisir ; et laisse rarement indifférent.

Autant dire que son incarnation, musicale et scénique, est une forme de mise en danger, qui n'a rien d'anodin. Un danger que ce punk en dentelles a toujours affronté avec une souriante décontraction, accueillant les commentaires les plus variés avec une mine gourmande, au fil des formules soniques qu'il a successivement adoptées : le Cymbaliste, des Claques...

SOUCOUPE VIOLENTE.« Les Armées de Verre Soufflé » est paru, cette fois, sous son nom propre, produit par l'association Hors Tempo qui le soutient, et distribué par MSI. Il s'agit d'un aboutissement, d'une somme de tout ce qui précède. On le devine, cet album si longtemps attendu, voire « attendu au tournant », dédaigne la facilité et le «rockcritiquement correct ».

Enregistré par Patrick Scarzello dans sa « chambrette « et parfois en public, empli du symphonisme glorieux d'un Orchestre Vide aux grandes orgues et cordes fatales créées par Daniel Garbisu, un ex-Scurs, cette rondelle ressemble à s'y méprendre à un OVNI dans un ciel figé. La voix, sans doute le seul élément dépenaillé du personnage, n’est pas la seule à prendre l'oreille à contrepied : les textes tour à tour sur -ou hyper- réalistes ("Blindé de velours", "l'Attacheur de lacets", ironiquement sombres ou sobrement ironiques, s'en sont déjà chargé.

On sursaute souvent d'un arrangement bizarre, d'une juxtaposition de termes, « cuirassés de satin, aux ourlets de nouvelle fièvre » ou «poète « contre « Danette «. Et on se surprend rapidement à en redemander de cette séance de petits coups de jus administrés au travers d'un fil rouillé.

Sur la scène du Lucifer, Patrick Scarzello et son orchestre Vide donneront, pour célébrer la sortie officielle de l'album, un panorama exhaustif d'un répertoire dont seule une poignée d'afficionados
soupçonne l'étendue... Sur l'un des titres les plus virulents, "Les Virtuels", le chanteur-performeur sera accompagné du plasticien Pierre Lachaud, armé d'une sculpture sonore !

Antoine de BAECKE, "Sud-Ouest"

 
 



 
 
 
 
 

 
BAROQUE'N'ROLL. Il en rêvait, Scarzello l'a fait. Il fallait du toupet, du courage, de la distance et de l'humour. C'est donc ainsi que notre chroniqueur rock a choisi de se mouiller. Avec ce disque bizarre, il réussit un épatant  numéro de funambule. Le style est inimitable, on le savait, mais sa façon de dire, de chanter, de rire de lui-même, de ses  mots, de ses sons et de son monde, vaut toutes les explications de texte. 
« La Clope » est remarquable, gare au danger de tube et de  dépendance, demain on la chantera dans les écoles. « L'Opéra de quat'z-yeux» est un petit bijou de charme décadent, de préciosité, de glissades musicales, du baroque n'roll. Méfiez-vous de ce petit marquis de boîte à musique, silhouette nocturne, légère et  fragile, il peut frapper fort !

Pierre-Marie CORTELLA, "Sud-Ouest Dimanche"
 
 

     
     
     
     
     
     
     
     










    SUR L'IMMENSE SCENE DE L'ENTREPOT LAINE... 

    Ce catalogue de pin-up, spécial glamour, atterrit en douceur pour annoncer la sortie du disque de Patrick Scarzello. 
    J'ai vu ce garçon durant les 80's, sur l'immense scène de l'entrepôt Laîné, lors du festival industriel "Divergences Divisions", situé sur les quais de Bordeaux (et devenu depuis le CAPC). 

    A l'époque, ce dandy m'énervait rien que par le fait qu'il respirait. Depuis, nous sommes devenus amis : opération classique entre passionnés ! Le jour de sa prestation avec un guitariste pour un unique titre, "Sans adresse ni téléphone", il me hérissa encore plus : il avait du talent et du courage, et je dûs l'accepter. Beurk...! 

    Il sort son premier disque des années après, ayant préféré attendre pour coupler poésie et provocation. 
    Ni politicard, ni branchouillé, il chante en français ses textes et compositions. Le jeu des comparaisons étant ennuyeux, disons qu'il est... habité, a réellement un STYLE accessible à tous, surprenant pendant quelques mesures. 
    C'est l'effet Scarzello, qui se prolonge par une mémorisation des mélodies. 

    A la pêche des mots de son CD, on peut ramener : "little éclaireuses, drague à l'intérêt, baisers de vison et flirts obligés". Trop dans l'esprit de nos obsessions, pour qu'on oublie de vous signaler la naissance de ce plaisir à partager... comme tous. 


    Jean-Pierre FY,  "Le Petit Saint-James"

     
     
     

    "LE PASSANT"A AIME 

    Un passage nocturne numérisé, Les Armées de Verre Soufflé. Patrick Scarzello grave à la lumière laser quelques petits moments sombres. Il faut souvent quelques faux tons pour voyager dans la nuit. Le dandysme du «sprach-gesang » sied parfaitement à l'entreprise poétique. Ce minimalisme décalé que feint d'utiliser le chanteur est  un surprenant trompe-l'oreille. A écouter seul y sombre, après avoir excité sa substance réticulée. 

                                                                                                                                          Gilles MANGAR, "Le Passant Ordinaire"
     
     
     
     
     
     
     
     


     
     

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    Patrick ScarZello
    (dessins : Lys Reygor)


 
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